Édito de la direction générale - Les studios vides

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Édito de la direction générale - Les studios vides

Alors que l’automne avait ravivé les passions et fait poindre la lueur d’un possible retour à la normale pour nos danseurs, voilà qu’en quelques semaines, nous avons l’impression d’avoir reculé d’une année. Un autre confinement. Une autre rentrée avec les studios vides. 

Ce qui inquiète, c’est que dans la morosité de janvier, il n’y a pas que les studios qui sont vides. Dans un marathon, on parle souvent de l’athlète qui frappe le mur. Ce moment où ça semble impossible de faire un pas de plus. Ce moment qui cloue sur place et qui déchire de l’intérieur. La pandémie qui perdure dresse son mur et ébranle bien des gens. Vides d’énergie. Vides d’espoirs, mais souvent remplis de colère et d’injustices. Alors que la première année de pandémie nous avait permis de surfer sur une vague de solidarité et de résilience, la situation a changé car maintenant on sait. Que ce sera long. Que ce sera complexe. Qu’il faudra se battre. Que ce sera injuste et que ce n’est pas tout le monde qui sera à conditions égales pour faire face aux défis. Et que ça pourrait revenir… encore. La nouvelle année force une fois de plus à relever les manches et à faire face aux défis. Il serait facile et tentant de se laisser aller à la victimisation, au découragement ou à la rébellion.

J’ai envie aujourd’hui de nous inviter à opter pour le courage. Le courage, c’est un choix. C’est le choix de s’ouvrir à de nouvelles possibilités et à affronter nos peurs. Je ne parle pas ici de psychologie positive ou de fausse motivation. Je parle de réalisme et de lucidité, je parle de responsabilisation. 

Un choix courageux, ça pourrait être de continuer à foncer et à se réinventer. Ça pourrait aussi être de reconnaître sa lassitude et d’oser prendre une pause, de s’arrêter. Le courage, c’est de ne pas blâmer les autres pour les événements, c’est de prendre acte de ses émotions et de ses réactions. Si nous ne contrôlons pas les décisions du gouvernement, nous avons toujours le choix de notre attitude. 

Peut-être que votre studio est vide, mais vous, vous ne l’êtes pas. Si c’est un moment difficile pour vous, je vous incite du fond du cœur à vous entourer et à aller chercher de l’aide. La santé mentale n’est pas à prendre à la légère et, à travers tout ça, le plus important c’est vous, comme individu. Si, au contraire, vous avez besoin de vous mettre en action pour traverser cette épreuve, n’oubliez pas que le RED est d’abord et avant tout un réseau qui avance pour et grâce à ses membres. Ne l’oubliez pas, nous avons aussi besoin de vous.

Pour le RED, le courage cette année sera de ralentir, de renoncer à de nouveaux projets que l’on espérait enfin pouvoir mettre de l’avant et continuer de nous concentrer sur l’essentiel : le travail de représentation du secteur, le suivi des mesures sanitaires et l’après pandémie (oui, ça viendra!). On continue de s’investir car on croit à l’importance de supporter notre milieu et de l’aider à survivre. 

Le courage pour le RED, c’est aussi d’accepter que l’intensité d’une gestion de crise au quotidien ne puisse plus durer et qu’il faille ralentir pour préserver l’énergie de l’équipe. 

Le RED est là pour vous. Nous choisissons courageusement de ne pas baisser les bras et de continuer à militer pour la survie de notre secteur, tout en acceptant que l’on ne puisse pas être partout. Nous sommes à l’écoute et bien présents, tout en reconnaissant notre propre fragilité et en mettant nos limites pour prendre soin les uns des autres. 

C’est ce que je nous souhaite à tous pour cette année… 

De continuer de prendre soin les uns des autres, courageusement.

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