La relance des écoles de danse du secteur loisir et préparatoire passe une fois de plus sous le radar

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La relance des écoles de danse du secteur loisir et préparatoire passe une fois de plus sous le radar

Montréal, le 27 avril 2021 — Le Réseau d’enseignement de la danse (RED) a été indigné de constater la semaine dernière que les écoles de danse de loisir et préparatoires n’auront pas accès à l’aide gouvernementale annoncée pour la relance. Que ce soit l’annonce de la ministre de la Culture et des Communications, soit une somme de 6,5 M$ en vue d’aider à la relance de la danse professionnelle, ou l’annonce de la ministre Charest de 5 M$ en vue de contribuer à la relance du milieu sportif. Après 13 mois de représentation, les écoles de danse de loisir et préparatoires passent encore sous le radar.

« En soi, l’aide pour la relance de la danse professionnelle est une excellente nouvelle pour nos collègues interprètes et chorégraphes. Par contre, ça fait plus de 13 mois que le RED se bat pour faire reconnaître l’importance d’inclure les écoles de danse de loisir et préparatoires dans l’aide gouvernementale et ça demeure un enjeu encore à ce jour. En faisant transiter les sommes par le biais du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ), seul le milieu artistique professionnel pourra en profiter. Or, il faut se rappeler que nos écoles sont le berceau du milieu professionnel. Ce sont nos écoles qui permettent d’identifier les talents, et de motiver les élèves talentueux à considérer la danse comme carrière. C’est dans nos écoles que les établissements d’enseignement supérieur en danse peuvent recruter les jeunes talents. Ce sont nos écoles qui assurent l’entraînement des jeunes danseurs du secteur compétitif qui font briller les scènes et les plateaux de tournage du Québec et d’ailleurs. Bref, nos écoles du secteur loisir et préparatoire sont d’importantes pépinières qu’il ne faut pas ignorer, puisque chaque danseuse ou danseur professionnel a forcément commencé la danse dans une de nos écoles. La situation sur le terrain est critique. On s’attend au pire pour les prochaines années si l’on continue d’être ignorés  », soutient Véronique Clément, directrice générale du RED.

Alors que la ministre de la Culture, Nathalie Roy, a annoncé l’importante somme versée pour le secteur de la danse professionnelle, les fédérations sportives ont reçu l’annonce par la ministre Charest d’une somme supplémentaire de 5M $ pour pallier les difficultés financières et assurer la relance des activités sportives. Une fois de plus, les écoles de danse de loisir et préparatoires sont oubliées, car elles n’appartiennent à aucune fédération.

Nos écoles de danse partagent pourtant la même réalité et les mêmes enjeux que les clubs sportifs comme la gymnastique, le karaté ou le cheerleading. Depuis le début de la crise, on doit aussi suivre les mesures sanitaires du milieu sportif. Par contre, nos écoles de danse ne sont pas incluses dans l’aide annoncée par la ministre Charest parce qu’elles ne bénéficient pas d’une structure fédérative. Pourtant, les baisses d’inscriptions, l’annulation des compétitions et les autres défis auxquels font face les sports sont exactement les mêmes!

L’ambiguïté demeure et la détresse du milieu, elle, atteint son paroxysme. Déjà, plusieurs écoles ont été contraintes de fermer (près de 62% des écoles sont fermées temporairement et n’offrent pas de session de printemps et plus de 25% des 420 écoles de danse ont fermé complètement ou envisagent devoir le faire d’ici l’été. ) Sans une aide financière pour soutenir la relance, les écoles de danse du secteur loisir et préparatoire craignent de ne pas pouvoir opérer de façon rentable et s’inquiètent que la clientèle ne soit pas au rendez-vous.

« C’est une réelle menace pour la discipline de la danse en soi puisque la perte de potentiels talents et la fermeture de studios qui représentent le bassin de recrutement affecteront tôt ou tard le milieu professionnel et ses intervenants. Et c’est sans parler de la perte de main-d’œuvre qualifiée en enseignement de la danse. Il faut reconnaître de façon urgente que sans un soutien financier accordé spécifiquement aux écoles qui assurent la formation du danseur amateur à semi-professionnel, le secteur de la danse au grand complet est menacé. Nous souhaitons ardemment que les instances gouvernementales reconnaissent l’immense faille qu’elles créent en négligeant ce secteur  », s’inquiète Véronique Clément, directrice générale du RED.

 

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