Le Réseau d’enseignement de la danse (RED) a été initialement créé en décembre 1998 sous le nom Réseau d’écoles partenaires en danse classique du Québec (REPDCQ). Sa création résulte d’une étude réalisée en 1996 qui avait permis de dresser un bilan inquiétant de la situation de la formation et de l’enseignement de la danse classique au Québec et la création de l'organisme faisait partie d'un plan d’action pour résoudre certaines problématiques. L’initiative de sa création revient donc à quelques écoles de danse classique situées sur le territoire, avec l’assistance du ministère de la Culture et des Communications (MCC).
1998 à 2003
Au moment de sa création, le REPDCQ était composé de six écoles de danse de diverses régions ainsi que de l’École supérieure de ballet du Québec et d'un représentant du MCC principal bailleur de fonds. Ces partenaires avaient le mandat de créer une structure fonctionnelle et cohérente pour :
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contribuer au développement d’un continuum de formation en danse depuis le primaire jusqu’aux études supérieures;
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veiller à l’élaboration de programmes et de guides de formation ainsi qu’au développement d’outils d’encadrement garants d’un enseignement de qualité;
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favoriser une certaine harmonisation provinciale de la formation en danse et d’évaluer les écoles membres de l’organisme;
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examiner le travail des élèves de ces écoles pour en assurer une qualité.
Malgré la pertinence de sa mission, les bonnes intentions de départ et le travail acharné des représentants des écoles régionales, l’organisme a dû parcourir un chemin semé d’embuches sans, pour autant, pouvoir accomplir sa mission.
2003 à 2014
En septembre 2003, à la suite de nombreuses tentatives d’ajustement et après plusieurs exercices de réflexion, les membres du conseil d’administration ont confié un mandat de refonte à une consultante externe pour résoudre les problèmes rencontrés dans l'actualisation de la mission de l'organisme. Considérant le besoin urgent ressenti par le milieu de la danse, la mission a été repensée pour que le réseau puisse endosser son rôle et offrir les outils et les services auxquels s’attendaient les membres et les différents acteurs du milieu de la danse.
En 2004, le nom a changé pour le Réseau d'enseignement de la danse afin d'être plus inclusif et ouvrir ses portes à de nouveaux genres de danse tout aussi populaires, comme la danse jazz et la danse contemporaine.
2014 à 2018
À l’hiver 2014, le ministère de Culture et des Communications réitère son appui au RED comme étant l’organisme de regroupement reconnu par le MCC pour les écoles de danse.
Jusqu’en 2014, le RED avait au cœur de sa mission le mandat de favoriser le développement d’un enseignement de qualité et sécuritaire, notamment par le développement de programmes et guides de formation, la réalisation d’évaluations de professeurs et la passation d’examens d’élèves. Il pouvait ainsi certifier ses écoles membres et leur attribuer un sceau de qualité. Cette mission était noble dans ses intentions et visait à pallier un manque dans la formation initiale et continue des enseignants, certes. Par contre, elle était beaucoup trop ambitieuse compte tenu de l’ampleur du territoire à couvrir et du peu de ressources qu’avait le RED, en plus d’être incohérente avec le mandat d’un organisme de regroupement.
Avec l’apparition d’une importante mixité des genres de danses, le gain en popularité des écoles compétitives et les besoins criants des écoles, l’imposition de barrières à l’entrée devenait impossible à réaliser et limitait grandement le développement du RED, en plus de nuire à sa notoriété et de générer des conflits avec d’autres acteurs du continuum de formation.
Avec l'arrivée d'une nouvelle direction générale et à la lumière des défis à relever par l'organisme, le RED a décidé de prendre un nouveau virage, celui du numérique. Fort de sa mission et de ses nombreuses réalisations (programmes pédagogiques, stages de formation, etc.), le RED choisit alors d'innover et d'agir comme pionner dans l'intégration d'une plateforme de formation en ligne et dans l'utilisation des médias sociaux. De 2014 à 2019, on assiste au déploiement d’un nouveau site Internet doté d'un intranet pour les membres, d’un blogue, d'un vlogue, de formations numériques, etc. Le RED obtient d'ailleurs une subvention pour la création du poste d'agent de développement culturel numérique.
Parallèlement, l’offre de formation continue se diversifie grâce à l’obtention d'une aide financière pour la création d'un département de la formation et du développement pédagogique. Le RED développe alors de nouveaux guides pédagogique, élargit les genres de danse qu'il couvre et organise des tournées provinciales de formation.
2019 à aujourd'hui
Après d'importantes coupures en culture dans les précédentes années, le RED faisait face à des embûches financières de plus en plus grandes compte tenu de son développement rapide et des attentes sans cesse grandissantes des partenaires financiers, si bien qu’en 2019, il ne lui restait plus aucune marge de manœuvre. Cette charge liée au développement rapide était devenue trop lourde à soutenir pour la petite équipe.
Après un Lac à l’épaule du conseil d’administration, le RED a décidé de rencontrer le MCC pour faire valoir sa situation. Ce dernier a alors proposé au RED de déposer un projet de réflexion stratégique visant un repositionnement et un plan directeur pour le RED et son secteur.
Les défis à relever pour le RED étaient nombreux :
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Changer l’image et la perception du RED liée au passé;
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Développer le membership pour être représentatif de l’ensemble du territoire et des différentes réalités des écoles de danse;
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Développer des services répondant aux besoins diversifiés des écoles tout en générant des revenus autonomes;
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Rémunérer adéquatement l’équipe en place et dégager des fonds pour se doter des ressources humaines nécessaires afin de faire face à la charge de travail sans cesse croissante;
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Répondre aux besoins des régions;
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Développer et intégrer le numérique dans les pratiques;
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Etc.
Puis, est arrivée la pandémie.
Avant même l’annonce du confinement, le RED s’est placé en mode gestion de crise. Dès les premiers jours, il était de toutes les tribunes pour organiser le secteur, accompagner les directions des écoles de danse, rassurer la clientèle, faciliter les échanges, répondre aux questions et représenter le secteur auprès des instances gouvernementales. Il a mis en place une multitude de services et de formations et il a ouvert grandes ses portes à toutes les écoles de danse sans barrière aucune, si bien qu’en quelques semaines seulement, il a réussi à atteindre une représentativité sur la grandeur du territoire et dans une grande variété de genres de danses. Les concertations se sont multipliées avec les autres organisations culturelles et de danse, les fédérations sportives, etc.
La pandémie a permis au RED d’assumer pleinement son rôle d’organisme de regroupement. Il a su démontrer non seulement une compréhension fine de son secteur d’intervention, mais également sa capacité à aller au-devant des besoins et à communiquer efficacement, tout en demeurant très accessible.
Après plus de deux ans de gestion de crise, le RED peut affirmer que la pandémie lui a permis d’atteindre ses objectifs:
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Être représentatif de son secteur : quantité, territoire, diversité des genres de danses, etc. ;
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Se concerter régulièrement avec divers partenaires du milieu culturel, artistique et sportif ;
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Obtenir la reconnaissance de son secteur et le représenter auprès des instances gouvernementales et du milieu de la danse ;
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Retrouver l’équilibre budgétaire ;
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Accompagner le milieu de l’enseignement de la danse dans la gestion de crise ;
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Offrir divers services d’accompagnement, de réseautage et de concertation ;
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Suivre les mesures sanitaires et créer un plan de relance pour ses membres.
La pandémie a aussi permis de démontrer :
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La nécessité d’un organisme de regroupement pour le secteur de l’enseignement de la danse;
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Le leadership du RED et sa capacité à être un pilier ;
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Sa force communicationnelle et ses capacités de représentation ;
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Son ouverture à concerter et à collaborer.
La pandémie a permis à de nombreuses écoles et enseignants de découvrir ou de redécouvrir le RED. Bien que la majorité d’entre eux n’avaient tout simplement jamais entendu parler de l’organisme, d’autres gardaient en tête des perceptions négatives du passé.
Bien que la crise sanitaire ait été une contribution inattendue pour l’émergence et le rayonnement du RED, il n’en demeure pas moins que la situation de l’organisme continue d’être difficile et que le RED, comme ses membres, aura besoin d’un soutien accru dans les prochaines années s’il veut pouvoir remplir pleinement son rôle d’organisme de regroupement et actualiser sa mission à la hauteur des attentes de ses membres et du ministère de la Culture et des Communications.