Image de marque : comment se faire remarquer et marquer les esprits — Entrevue avec Frédérique Marcoux

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Image de marque : comment se faire remarquer et marquer les esprits — Entrevue avec Frédérique Marcoux
Crédit photo : Signée Kim / Kim Préfontaine
Rédactrice : Charleyne Bachraty

L’image de marque : on sait tous et toutes plus ou moins de quoi il s’agit. Mais en mesure-t-on réellement l’impact ? Pour Frédérique - chargée de projets au RED, graphiste, illustratrice, gestionnaire de médias sociaux et danseuse - investir dans son image de marque sera toujours payant, même si cela signifie y accorder une place parfois conséquente dans son budget. Mais aujourd’hui, ne pas en avoir ou ne pas l’entretenir, c’est mettre en danger sa reconnaissance et sa visibilité sur le marché. Comment soigner et mettre de l’avant son image de marque ? C’est maintenant !

 

Première question, et pas n’importe laquelle ! Qu’est-ce que l’image de marque ? 

Frédérique Marcoux : L’image de marque – aussi connue sous les termes branding ou brand - c’est vraiment ce que les gens vont percevoir de l’entreprise. Cela inclut l’identité visuelle, le logo, mais aussi les couleurs, les typographies, les styles de visuels, le site web… Cela englobe beaucoup de choses, jusqu’au packaging. Pour les écoles de danses, on va souvent avoir des vêtements, donc est-ce qu’il y a une couleur primaire qui ressort ? Je vois souvent cela en compétition, toutes les écoles qui ont leurs hoodies jaunes, rouges, avec leur logo, on les reconnaît pour ça ! 

 

Pourquoi est-elle importante pour une école de danse ?

FM : Il y a tellement d’écoles de danse, qu’il faut essayer de se démarquer. J’ai parlé de vêtements, mais il faut aussi que ce soit intéressant pour les gens qui veulent s’inscrire. C’est la première chose qu’ils vont voir, ils vont venir sur le site web par exemple, pour chercher des informations, donc tout ce qu’on va utiliser dans notre image de marque, il faut que ça leur parle. Si elle est bien faite, ça fait tout de suite professionnel, et ça fait un bout de son chemin dans la tête des gens. Et si l’on prend le temps de la développer, c’est vraiment concret et les gens peuvent plus facilement se reconnaître, et cibler les écoles qui répondent à leurs intérêts, comme les écoles de hip-hop versus les écoles de ballet par exemple.

 

Quelles sont les questions à se poser pour créer son image de marque ?

FM : C’est vraiment un processus marketing. Premièrement, il faut penser à nos valeurs, à notre public cible : est-ce que l’on veut parler à des jeunes, à des adultes, est-ce que c’est plus familial, est-ce c’est une école qui offre de la diversité, ou qui n’offre que des styles hip-hop par exemple. Ce sont vraiment les premières questions à se poser. Également, il faut se demander ce que l’on veut transmettre aux autres, penser à notre mission, car tout va découler de ça. Et seulement après, on va penser à nos visuels, à l’esthétique de la marque. Toutes ces questions vont nous aider à savoir ce que l’on veut et à créer la marque et le logo.

 

Une école de danse peut-elle créer seule son image de marque ?

FM : Ça dépend. Souvent, c’est bon de déléguer, car la gestion d’une école de danse implique beaucoup de choses. En fait, il faut savoir ce que l’on est capable de faire par nous-mêmes, et qu’est-ce qu’il est préférable de déléguer. Pour avoir une image de marque cohérente, qui a plus d’impact, qui est efficace, c’est mieux de faire appel à quelqu’un qui peut tout créer. Après, si les outils et les modèles ont été créés, si l’on a nos couleurs, nos typographies, c’est facile de les utiliser pour nos visuels, et ça restera constant.

 

Une autre question délicate : combien ça coûte de faire appel à des professionnels ?

FM : Là encore, ça dépend si les écoles font affaire avec des solopreneurs, des agences, avec des graphistes juniors, séniors, tout peut se faire selon leur budget. Ce que je ne conseille pas, c’est de faire son logo sur des sites gratuits, car il ne sera pas forcément unique. Mais il est tout à fait possible de faire appel à des amis qui sont super bons ! On peut commencer en se débrouillant comme ça, mais après, tout dépendamment de là où l’on veut amener son école, on va se rendre compte que c’est un investissement qui vaut la peine. Alors oui, ça peut coûter cher si l’on regarde cela au premier degré, mais ça va permettre de rendre son école plus professionnelle. Ce n’est pas perdu et c’est vraiment bénéfique. Et partir une école de danse, ça coûte cher ! Donc, il faut vraiment le voir comme un investissement, car ça va vraiment faire une différence.

 

À quelle fréquence doit-elle être renouvelée ?

FM : Si l’on se concentre sur le logo, ça va dépendre de son style : est-ce qu’il va bien vieillir dans le temps, est-ce qu’il fait très années 90 par exemple. Souvent, on voit des logos – et pas juste pour les écoles de danse – qui ne vieillissent pas forcément bien au travers des différentes modes. Et c’est aussi une question de perception : est-ce qu’il représente encore bien l’école, sa mission ? Avant les écoles étaient surtout dans le récréatif, maintenant, il y en a de plus en plus dans le compétitif, donc est-ce que le logo est encore représentatif de leurs services. Et puis tout simplement, est-ce que l’école aime toujours son logo, est-ce qu’il interpelle les personnes à qui elle s’adresse ? Peut-être qu’il est bien pour des personnes plus âgées, mais qu’il faudrait penser à le décliner dans des versions qui s’adresseraient plus aux jeunes. 

 

Et si l’on se lance dans un renouvellement de son image de marque, est-ce que l’on doit tout revoir en même temps ? Logo, couleurs, site web…

FM : Ça peut se faire par étapes. En général, on commence par le logo, puis les couleurs, les typographies. Après on peut faire les visuels avec les nouvelles couleurs, et ça se place tranquillement. On peut tout à fait commencer avec le logo et se dire que dans un an, on refait son site web. Et puis des fois, on peut garder la base – une icône de danse par exemple – et juste changer la typographie. On vient peaufiner cette base, c’est ce qu’on appelle un rebranding, un rafraichissement si l’on veut. Certains graphistes peuvent faire du rebranding et en même temps, proposer un logo complètement nouveau. C’est aux écoles de voir ce qui leur correspond le mieux et de choisir.

 

Le mot de la fin ?

FM : Il ne faut pas penser qu’un logo, ça coûte cher. Si vous faites appel à une agence, oui ça va être cher, mais dans ce cas-là, prenez le temps de magasiner – cinq, six soumissions si vous voulez – pour voir ce qui vous convient. Ça va aussi vous permettre de voir si c’est un fit avec la personne. On est beaucoup dans l’humain quand on fait de la danse, donc il faut s’assurer qu’elle comprend ce que vous voulez. Après, respectez votre budget, mais gardez à l’esprit que c’est un investissement. Si un logo est bien fait, on pense sur du long terme. Et comme les écoles de danse se font beaucoup voir sur les réseaux, il faut se démarquer et donner le goût aux gens de porter vos couleurs, votre logo. Le monde peut choisir une marque parce qu’il trouve son esthétique belle et ça va leur parler davantage. Et enfin, il ne faut pas oublier de faire vivre son image de marque via les réseaux, en étant constant dans ses visuels par exemple. Quand c’est rendu que tu reconnais la marque en regardant un quart du logo, c’est très fort ! L’image de marque, ça va beaucoup plus loin que l’on pense.

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