Impossible de ne pas vouloir bouger avec le swing !

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Impossible de ne pas vouloir bouger avec le swing !
 
Rédactrice : Charleyne Bachraty

Il y a l’amour au premier regard et puis il y a l’amour au premier pas… de swing ! Sophie Royer, danseuse, enseignante et propriétaire d’école, n’oubliera sans doute jamais ses premières émotions avec cette danse bondissante et riche. Né dans le quartier de Harlem à New York entre les années 20 et 30, ce style prône la connexion – oui avec la musique – et aussi entre les individus. Sophie, qui l’a découvert à 15 ans, l’a enseigné à 17, et a fini par ouvrir son école en 2017, n’a jamais perdu la flamme et éprouve toujours le même plaisir année après année à le faire découvrir. Rencontre avec une passionnée qui - à l’image du swing - est authentique, dynamique et accessible.

 

 

Quels conseils pourriez-vous donner aux personnes qui désirent essayer le swing ?

Sophie Royer : Dans le côté pratico-pratique, le swing requiert des chaussures à semelle lisse et d’éviter les bijoux et les vêtements amples lorsque l’on danse en couple. Au-delà de ça, c’est un style vraiment ouvert, que l’on peut facilement s’approprier parce que l’improvisation y est centrale. On peut laisser s’exprimer notre personnalité, ce qui en fait vraiment un genre accessible à tout le monde. Dans l’école, notre clientèle est essentiellement adulte, mais des cours pour enfants existent aussi ! Le swing, c’est aussi une grande famille qui regroupe beaucoup de sous-styles, qui peuvent se danser de manière très dynamique, comme le Charleston, mais aussi sur des musiques moins rapides, comme le Blues. Je dirais que le plus important, c’est de choisir un style qui nous correspond et avec lequel on est confortable. 

 

 

Quels seraient vos conseils pour ceux et celles qui veulent se lancer dans l’enseignement de ce style ?

SR : En premier lieu, il n’existe pas de formation académique au Québec, comme on en retrouve pour le ballet classique ou la danse contemporaine. On va recruter les enseignants et les enseignantes qui sont au départ des élèves dans les écoles où ils et elles se forment, et les accompagner dans cette voie. Sinon, comme bon nombre de styles, il est important de bien préparer ses classes en amont. Dans la mesure où le swing se danse aussi en couple, il faut aussi bien préparer les mouvements à enseigner avec son ou sa partenaire pour bien sentir la connexion, et pouvoir ensuite la transmettre. Le swing, ce n’est pas juste des pas, c’est vraiment un lien avec un ou une partenaire. On va essayer de bien communiquer entre guide et interprète, ce qui peut être abstrait lorsqu’on débute. Donc, bien le pratiquer pour mieux le partager, c’est vraiment la clé. Après, c’est certain qu’il faut bien structurer son cours, ses musiques… Pendant la classe, c’est primordial d’aller faire le lien et de danser avec ses élèves, surtout pour les personnes qui débutent dans l’enseignement. C’est très formateur, car on donne du feedback, on favorise la connexion et l’on est au contact de différentes façons de la vulgariser. La communauté d’enseignant.e.s swing, ce sont des gens passionnés, authentiques, qui malheureusement ne font pas cela à temps plein pour une grande majorité, donc ils ont vraiment à cœur de partager leur amour du style, d’apprendre et de transmettre dans le plaisir. Notre clientèle est vraiment une clientèle de loisir, qui veut passer un bon moment. C’est aussi pour cela qu’on valorise de bouger beaucoup en classe. Explications efficaces et concises et on bouge ! Il n’y a rien comme le vivre pour apprendre et s’améliorer. J’ai l’habitude de dire « une tâche, une toune », pour laisser le temps de vivre la danse. Et pour finir, je dirais qu’il faut se donner le droit à l’erreur, faire le bilan ce qui a marché, moins bien marché, demander ou aller observer ses collègues qui ont plus de métier pour prendre de l’expérience tranquillement… Et toujours dans le plaisir !

 

 

Comment faire pour garder la flamme lorsqu’on l’enseigne depuis longtemps ?

SR : Garder la flamme pour moi, c’est continuer de se nourrir, de se former et d’avoir des projets personnels. On n’a jamais fini d’apprendre ! Prendre des cours à l’extérieur, des ateliers, des workshops, partager avec des gens qui ont beaucoup d’expérience pour se stimuler. Pour moi, les arts, c’est infini, donc continuer l’exploration et l’apprentissage, faire des spectacles, aller aux soirées sociales, se garder dynamique dans la communauté… c’est nécessaire. Je suis toujours émerveillée de voir mes élèves s’amuser sur le plancher de danse, et quand je les vois, je me souviens pourquoi je fais cela. Aussi, je pense qu’il faut toujours se souvenir ce que c’est que de débuter - surtout lorsque l’on enseigne - et garder en tête d’où l’on est parti nous-mêmes, de comprendre que nos élèves ont besoin de temps pour savoir de quoi l’on parle. Pour ma part, je me souviendrais toujours de la flamme quand j’ai commencé : juste le mouvement de base me faisait tripper ! J’essaie toujours de garder ce plaisir, même si ça fait 1000 fois que je l’enseigne, pour mieux le communiquer. 

 

Existe-t-il de la documentation, des chaînes YouTube, des livres qui pourraient nous en apprendre un peu plus sur le swing ?

SR : Je pourrais vous parler de deux chaînes. La première est un peu vieille, mais je pense qu’elle reste très pertinente. Il s’agit de idance.net, que j’ai beaucoup utilisée pour me pratiquer et pour étendre mon vocabulaire, et elle met aussi en valeur d’autres styles que le swing. Un peu plus actuel, il y a la chaîne YouTube de Laura Glaess. Et sur la page Viens danser de mon école, il y a aussi beaucoup de liens pour en connaître davantage sur l’histoire du swing. Savoir qu’il est né avec l’émergence de la musique jazz-swing par la communauté afro-américaine, et que s’il est si bondissant, c’est pour se coller avec la musique, je trouve cela passionnant. 

 

Pour terminer, pourriez-vous nous parler des artistes que vous aimez suivre et de votre mouvement préféré ?

SR : Il y a Michel Campeau et Alice Bourgasser de Montréal, un couple de Lindy Hop et de Solo Jazz qui m’inspire beaucoup. Sur la scène internationale, je dirais Kevin & Jo, ainsi que Skye & Frida qui ont un style plus déjanté disons, mais ce sont deux personnes qui se sont bien trouvées, qui sont très complices. Quant à moi, je dirais que mes styles de prédilection, sont le Lindy Hop, le Solo Jazz et le Balboa, tous des sous-styles très bondissants, mais j’ai aussi le West Coast Swing, plus contemporain. Et pour les mouvements, on me dit qu’il y a un pas que je fais souvent dans mes chorégraphies, qui s’appelle le Tabby the cat. Et sinon, j’adore tourner, que ce soit en solo ou en couple !

 

Pour connaître les écoles de danse qui offrent ce style, rendez vous sur le répertoire.

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