La relance des écoles de danse se fait attendre et inquiète. Le point sur la rentrée 2021.

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La relance des écoles de danse se fait attendre et inquiète. Le point sur la rentrée 2021.


Récemment, le RED a sondé ses membres afin d’avoir un portrait de la rentrée 2021. La situation est alarmante et témoigne du fait que la pandémie et les restrictions sanitaires en vigueur continuent de durement affecter les opérations des membres. 

Pertes importantes du chiffre d’affaires

Entre la rentrée 2019 et la rentrée 2021, les écoles de danse ont perdu en moyenne 57 % de leur chiffre d’affaires. Les limitations d’accueil et les restrictions de certaines pratiques, notamment les contacts étroits et prolongés, sont un frein à une reprise totale des activités. 

Parmi les écoles sondées, quelques-unes affichent un chiffre d’affaires à 0 $ soit un arrêt total des cours, laissant malheureusement présager une fermeture définitive. 

Une offre de cours maintenue malgré les difficultés 

La diminution du chiffre d’affaires contraste néanmoins avec la faible diminution du nombre de cours : on observe une baisse d’en moyenne 10 %. Ceci indique que malgré les difficultés d’opérations, les écoles font preuve de résilience et ont malgré tout fourni tous les efforts nécessaires pour maintenir l’offre de cours à un niveau équivalent à celui précédant la pandémie, et ce, même si parfois une classe n’accueille que quelques élèves. 
Cette offre de cours n’est néanmoins pas suffisamment rentable pour générer des revenus à la hauteur des coûts engagés. 

Diminution significative des élèves  

À l’automne 2021, les écoles comptent près de 35 % d’élèves en moins qu’à l’automne 2019. Cette baisse d’inscription s’explique d’une part par les limitations d’accueil en vigueur (25 élèves maximum par professeur, en respectant une distance de 1 mètre), surtout pour les écoles de danse en couple. D’autre part, on observe une baisse de motivation chez beaucoup d’élèves, mais les adolescents semblent particulièrement avoir déserté les studios de danse. 

Comme l’a si souvent répété le RED dans la dernière année, c’est une génération de futurs danseurs qui s’est fait abandonner durant la pandémie.

Pénurie de main-d’œuvre annoncée 

Déjà bien avant la pandémie, l’enseignement de la danse souffrait d’une pénurie de main-d’œuvre qualifiée. Or, avec la situation actuelle, cette pénurie s’est accentuée à cause de l’abandon du secteur par plusieurs jeunes enseignants. On peut penser que certains se sont réorientés vers des professions plus sécuritaires, plus payantes et moins contraignantes. Cette pénurie affecte la capacité des écoles à recevoir davantage d’élèves et à proposer certaines classes. Le RED s’inquiète beaucoup des conséquences d’une telle pénurie, avec le départ prochain à la retraite de nombreux enseignants expérimentés et le manque de relève.  

Plus de 60 % des écoles sont endettées de plusieurs dizaines de milliers de dollars

Bien que le RED salue la reconduite des mesures d’aides fédérales pour les entreprises, il s’inquiète de savoir si les écoles de danse pourront bénéficier de la série de mesures d’aide réservées aux entreprises d’accueil. En effet, les pertes financières et le taux d’endettement des écoles de danse sont importants et les normes en vigueur ne permettent pas un retour à la normale, en plus de la clientèle qui n’est pas toujours au rendez-vous. Les membres du RED comptent encore à ce jour sur les aides gouvernementales pour les soutenir dans cette relance qui s’avère plus lente dans le secteur. Le sondage démontre que la majorité des écoles ayant répondu opèrent à moins de 50 % de leur rendement prépandémie. La fin des aides financières représente un enjeu majeur pour celles-ci.  

Les mesures sanitaires en vigueur 

À ce jour, la limite de 25 élèves par studio constitue l’entrave majeure pour la majorité des membres, avec la limitation des contacts, l’impossibilité de changer de partenaire et l’interdiction de soirées de pratique encadrée. Le maintien de ces restrictions, qui paraissent injustes si l’on compare aux assouplissements du secteur culturel octroyés au milieu de la diffusion, est incompréhensible. Rappelons que le passeport vaccinal est obligatoire pour les élèves de plus de 13 ans, donc qu’ils sont tous adéquatement vaccinés. 

Les membres demeurent très insatisfaits du maintien de ces mesures. Tout comme le RED le rappelle souvent aux autorités, ceux-ci affirment par le biais de ce sondage que la pratique de la danse avec partenaires, mais de façon supervisée est non seulement sécuritaire, mais souhaitée pour justement éviter des pratiques clandestines qui sont parfois le foyer d’éclosions. 

Rappelons en terminant que le secteur des arts de la scène peut, depuis le 8 octobre dernier, remplir à pleine capacité des salles de spectacles. Les écoles de danse sont, quant à elles, restreintes à 25 élèves et toujours dans l’attente d’un assouplissement des mesures.    
 

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